Editorial

Namasté ! L’association Porteurs d’Avenir est enfin née ! Elle va permettre d’assurer avec plus de pérennité et de moyens nos actions auprès des porteurs népalais.

Douze années déjà me séparent de ma 1ère rencontre avec le peuple népalais, leurs montagnes et leurs sourires. Mon énergie pour aider une partie de ce peuple - les porteurs - ne faiblit pas et la création de « Porteurs d’Avenir » en est un des points forts.


Je souhaite partager ma passion du Népal et mes actions auprès des porteurs avec le plus grand nombre d’entre vous. Ensemble nous avons une voix plus forte, des idées plus nombreuses et une énergie décuplée !



Projet film documentaire


Le contexte du documentaire :

Ce documentaire est la suite logique d’un investissement personnel au Népal et auprès des porteurs depuis 2003. En effet, ma rencontre avec le milieu des porteurs népalais date de mon 1er séjour dans la région des Ganesh Himal au nord de Kathmandu. Hormis la découverte du pays et de ses sommets majestueux, l’objectif du voyage était de rencontrer les népalais et d’aider la population d’un village à reconstruire son école. Une équipe de porteurs nous accompagnait pendant 15 jours. Je me suis liée d’amitié avec l’un d’eux, il m’a parlé de sa vie et appris quelques rudiments de népali.
De retour à l’université d’ethnologie à Paris, j’ai orienté mes recherches sur le Népal et les conditions de travail des porteurs. L’année suivante j’ai passé 6 mois au Népal pour valider mon mémoire de maitrise intitulé « Evolution de la vie des porteurs au Népal depuis les premières arrivées touristiques vers 1950 ».

Je découvre au fil de mes interviews et observations, qu’être porteur c’est aussi être agriculteur. Leur destin professionnel dépend de leur lieu de vie, en effet, dans la région de l’Everest, beaucoup de porteurs travaillent pour les expéditions et trekking car cette région est la plus ancienne et la plus importante zone pour les activités himalayennes. Le peuple Sherpa est donc le premier a avoir été confronté aux sollicitations occidentales pour le portage. La solidarité entre clans et familles ainsi que la renommée des Sherpa font que ce peuple a plus de facilité à s’introduire dans le milieu touristique. De nombreux Sherpas du Khumbu, d’abord porteurs, ont réussi à devenir guides, hôteliers ou à travailler dans une agence de trekking à Kathmandu.
La région du Khumbu s’est donc enrichie au fils des saisons. Les Sherpas « d’en haut » occupent de façon écrasante les postes les plus rémunérés de guides et d’assistants guides d’altitude pour les expéditions. C’est ainsi que l’on trouve dans le métier de porteurs une grande majorité de Sherpa du Solu Khumbu (basse vallée de l’Everest), mais aussi de Tamang et de Raï, ethnies tibéto-népalaises des collines qui apparaissent toujours cantonnées dans les tâches subalternes (aux yeux des hautes castes) de portage et de second.

Beaucoup d’hommes sont disponibles pour exercer ce métier qu’ils pratiquent depuis leur enfance pour les travaux des champs, pour la construction des maisons, pour les ravitaillements alimentaire. Mais, « porter » reste un métier difficile. Les mauvaises conditions de travail lorsqu’ils portent pour le tourisme s’avèrent parfois insupportables.
De nombreuses agences de trekking profitent du grand nombre de porteurs disponibles en les payant en dessous du salaire minimum de 5€/jour et en chargeant leur « sac » au-delà des 35 kg règlementaires. Beaucoup de porteurs ne sont pas équipés convenablement pour travailler dans la neige et sur les glaciers. Leurs sous équipements de protection engendrent des ophtalmies sévères, des gelures aux pieds et aux mains, des hypothermies et mal des montagnes. Beaucoup d’entre eux ne se remettent jamais de leurs blessures faute de soins et restent handicapés à vie. Sans travail, ils deviennent une charge supplémentaire pour des familles dont l’équilibre est déjà fragile.

Les abus et mauvais traitements sont donc loin d’appartenir au passé. Cependant d’énormes progrès sont visibles chaque année et de plus en plus d’associations revendiquent de meilleures conditions de travail pour les porteurs. Aujourd’hui, de nombreuses associations de défense des droits de porteurs existent à Kathmandu et aident les porteurs à différents niveaux (cours gratuits de langues étrangères, de secourisme, mise à disposition d’un équipement de haute montagne, etc.).

Chacun de mes voyages annuels sont donc l’occasion de poursuivre mon aide aux porteurs notamment au sein de l’ONG Porter’s Progress Népal, via entre autre des cours gratuits de français, des dons de vêtements de montagne, de chaussures et de lunettes de soleil.


Projet pour l’automne 2010/printemps 2011 :

Mon projet est de réaliser un documentaire de 26 minutes afin de présenter précisément les conditions de travail des porteurs au sein du secteur touristique népalais dans le contexte actuel du développement important  des treks et expéditions.

Les objectifs sont de :

  • montrer les problèmes liés à une exploitation de ces paysans à la recherche d’un emploi saisonnier
  • mesurer les progrès et les améliorations de leur vie et les possibilités d’avenir pour leurs enfants
  • susciter une prise de conscience de la part de la communauté de trekkeurs et alpinistes. Ces derniers fréquentent les sentiers népalais et louent l’aide précieuse de milliers de porteurs pour réaliser leur rêve occidental : l’ascension du sommet ou du col tant convoité.
  • réveiller les consciences professionnelles des nombreuses agences et guides internationaux qui organisent ces voyages. Ils peuvent contribuer à l’amélioration des conditions de travail et au respect des porteurs dans l’exercice de leur métier.
  • sensibiliser également un large public, connaisseur ou non du trekking au Népal, aux enjeux économiques du développement touristique dans cette nouvelle république.
Note d’intention  / scénario :

Je m’investis depuis de nombreuses années pour l’amélioration des conditions de travail des porteurs au Népal dans divers domaines. Ce documentaire ethnologique est une étape de plus vers la reconnaissance de ce métier auprès de tous.
Lors d’un trekking autour du Manaslu de 15 jours, j’accompagne les porteurs traversant la jungle humide, longeant le lac d’altitude et traversant le glacier Ponker, passant le col Larkya  à 5 100 m d’altitude, allant d’un village à un autre, de la culture hindouiste aux traditions   tibétaines. L’ensemble de ce documentaire retrace les conditions de travail souvent difficiles des porteurs népalais. L’acteur principal, Dharma Lal, nous raconte sa vie et son métier lors des trekkings en montagne et en dehors des saisons touristiques, de ses relations avec ses enfants, de l’avenir qu’il veut leur offrir. Il travaille au sein d’une équipe d’une quinzaine de porteurs. Parlant népali je partage leur quotidien, transmettant leurs confidences et leurs difficultés. Ces conditions privilégiées de tournage permettent de mettre en avant, outre leurs difficultés, l’esprit de solidarité mais aussi la joie constante des porteurs et la diffusion de leurs savoirs au sein de l’équipe.
Afin d’avoir une vision globale de ce métier, j’interview Babulal, guide népalais, qui me parle de son ascension professionnelle depuis le métier de porteur qu’il exerçait étant jeune jusqu’à son métier de guide impliquant la responsabilité de la conduite d’un groupe de trekkeurs étrangers. Enfin, le directeur de l’ONG népalaise KEEP m’expose les problèmes de conditions de travail des porteurs et les abus de certaines agences de trekking. Il rappelle son soutien et la mise à leur disposition de matériels de montagne, formations, conseils.

Objectifs de diffusion :

Sa diffusion se fera :

  • au sein des ONG népalaises (Porter’s Progress et KEEP)
  • dans les agences de trekking au Népal, en France et en Suisse
  • par l’intermédiaire des chaînes de télévision locales telles que TV8 Mont Blanc et Radio Télévision Suisse
  • via la création d’un DVD permettant sa programmation au sein de centres de vacances, de centres culturels, de cinéma de village, etc.

Budget prévisionnel :


Objet
Cout

2 cartes mémoire vidéo SDHC / 16 GB

100 €

panneau solaire comprenant système de branchements et batteries


500 €

montage en France par un professionnel

3 000 €

création DVD (environ 200)

600 €

traduction du documentaire en anglais, français et népali (sous titrage)


1 000 €

imprévus

500 €

Total


5 700 €